6.10.17

Réflexions, logiquement optimistes, à propos de l'avenement d'une culture nouvelle post-scientifique



SOMMAIRE:

1 - L' âge de Ia raison logieo-classique : le monde sur mesures.

2 - L'homme jeté dans Ia fosse commune du cosmos.

3 - Comment Ia scienee s'est-elle Iogiquement mise à l' abri des idéologies.

4 - Impuissance et démission des savoirs établis.

5 - Ou Ia science dissimuIe-t -elle sa vigueur et sa fragilité eonstitutive.

6 - Comment I'avénement de Ia nouvelle cuIture sera-t-il finalement possibIe.


Conférenee réalisée dans le cadre du cylce : "Pensée originale Made in Brazil" sous l'égide du FINEP et des ete ... (Etudes TransdiscipIinaires de Contemporanéité) à Rio de Janeiro, Ie 30 juillet 1998.


1. L'âge de Ia raison Iogico-classique : le monde sur mesures.

Il existe un consensus quant au diagnostic : comme l'a annoncé Max Weber le monde vit aujourd'hui une époque de désenchantement et, par conséquent, nous dirions, de diluition de Ia croyance en un quelconque type de salut, tant en deçâ, comme au delâ de Ia mort - il n'y aura pas de jugement final, ni avant, de sainte révolution.

Le psychanalyste français André Green, récemment appelé à justifier son pessimisme envers le monde actuel, a déc1aré, qu'à son avis, «Ia proposition de nos politiciens pour Ies générations modemes est "suicidez-vous'' » [1]. Telle est Ia prescription séche et cynique des idéologues de Ia pensée unique pour ceux qui souffrent, plus qu' ils ne vivent, les amertumes de Ia globalisation. [2]

Bien que l'on ne puisse dire que I'on soit ainsi arrivé à un diagnostic, il n'y a pas ici grand chose à dédire. Mais nous ne voulons pas en rester là ; il est nécessaire de chercher Ia raison profonde de ces événements. Nous pensons qu'il s'agit bien d'une raison, d'une logique, d'un mode particulier de penser nécessairement lié à un mode particulier d'être, car être et penser sont une même chose, comme nous I'a enseigné

Parménides il y a fort Iongtemps.

Notre conviction est que derriére toute culture se cache une logique (parfois plus qu'une) qui, sacralisée, en constitue te noyau religieux invariant. [3] 11n'y a aucune raison pour que Ia modernité échappe à cette détermination essentielle, et sa logique caractéristique est précisément Ia logique c1assique ou aristotélicienne, ou mieux, de Ia double différence ou logique du tiers excluo [4] Cette derniére gouveme les Mathématiques qui, à travers le processus généralisé de mesure, puis d'élection d'un modele (production de Ia vérité par adeequatio), gouveme Ia science, et celle-ci, à son tour, l'informatisation ou systématisation du monde. Ce travail est complété par le marché, mécanisme capable de mettre un numéro ou une combinaison de sveltes barres (un prix) sur toute chose - y compris sur Ia dignité de l'âme entiêre, sur un rein, une comée, ou n'importe quelle partie, creuse ou protubérante, du corps - les rendant, de cette maniêre commensurables, puis négociables, et enfin, les du corps - les rendant, de cette maniére commensurables, puis négociables, et enfin, les réduisant à des marchandises. (Voilà, a-t-il déjà été dit, Ia modemité comme prositution générale !) Au cas ou nous ayons raison, Ia plus grande faute de nos infortunes ne reviendrait pas aux politiciens corrompus, aux entrepreneurs cupides, aux usuriers insatiables, aux docteurs et malins en tous gemes, mais fondamentalement à Ia science et à son corps de serviteurs dévoués [5] , qui en fait, avec leurs ailes et leurs auréoles, ignoreraient le sens de ce qu'ils font en réalité.

2. L'homme jetté dans Ia fosse commune du cosmos
En vérité, Ia position de privilége attribuée à l'homme par Ie christiannisme en ses débuts s'est trouvée progressivement érodée par les lunettes et les téIéscopes, par le cours aveugle de Ia sélection naturelle, des techniques bio-chimiques et plus récemment par les structures qui agissent et parIent par elles-mêmes - GaliIée, Darwin, Freud, Saussure, Lévy-Strauss.
Nous pouvons ici être pIus précis. Prenons comme référence Ia vision architectonique du monde de l'homme médiéval qui subsistait jusqu'au début de ce siécle (figure 1). Selon elle I'homme chrétien se situerait au sommet d'une hiérarchie représentée par quatre degrés ou ruptures que seuIs des miracJes paraissaient pouvoir franchir : de bas en haut, premiérement, le passage du néant à Ia matérialité ; deuxiémement, Ie passage de Ia matiêre à Ia vie, troisiêmement Ie passage de l'animalité à l'humanité ; finaIement le grand saut de l'homme déchu à l'homme sauvé par, avec, et dans le Christ.
Aujourd'hui, Ia mécanique quantique, alliée, bien que sous Ia contrainte et
précairement, avec Ia relativité générale [6], se propose d'expliquer Ie premier passage
comme étant le résuItat d'un processus de fluctuation quantique d'un vide primordial
excité. La reIativité généraIe veille à ce que Ie néant, comme pure géométrie, existe sous
forme de plateaux et de plaines, selon sa plus ou moins grande courbure abstraite ; Ia
mécanique quantique perce des tunnels sous les montagnes faites par cette géométrie
distordue - et il n'en faut pas pIus pour que se mette en marche par hasard, selon un
principe inflacionnaire, un robuste univers, pesant ses 10/\52 kiIogrammes.
L' apparition de Ia vie a été minutieusement et satisfaisemment expliquée par Ia biochimie à partir de Ia Iongue échelle entortillée de I'ADN dupliquée par Ie transport de Ia demi-échelle d' ARN prééxistante ; l'insistant et impérieux mécanisme de variation aIéatoire puis de séIection du pIus apte à survivre est suffisant pour rendre raison de l'énorme gain de complexité qui conduit des gazs de l'atmosphere primitive à l'être vivant Ie pIus rudimentaire, et de là aux cordés Ies pIus sophistiqués.
Les recours théoriques de I'anthropologie structurelle levi-straussienne sont aujourd'hui, à notre avis, suffisants pour mettre au clair comment s'est produit le saut de I'animaI à l'homme ou de Ia nature à Ia cuIture. La bipoIarité sexuelle animaIe, avec Ia prise en compte de Ia différence c1anique, est eIevé à Ia quadripoIarité, ce qui viabilise l'instauration de Ia Ioi de Ia double face: Ia prohibition de )'inceste et I'exogamie obligatoire. 11se cré aussi une cruciaIe compensation symbolique : maintenant se sont les hommes qui sortent les uns des autres en portant le même nom tout comme Ies femmes circuler entre les hommes, constituant ainsi Ia forme de tous les échanges et de Ia
réciprocité sociale. [7]

Une fois estompées les ruptures ou écheIons qui menaient du néant à l'homme, celui-ci se voit inexorablement jetté dans Ia fosse commune du cosmos. A notre avis, c'est de Ià que provient I' effacement progressif des signes de ce qui füt une fois Ia miraculeuse intervention de Dieu dans le monde et dans l'histoire. En résumé, selon nous, telle est Ia maniére dont Ia scíence nous impose le désenchantement du monde évoqué.
Et quant au quatriême passage ? Sans doute, est-il une conséquence de ce qui est
arrivé avec les troís premíers. La logique du marché ící aussi, au fond, prévaut sur Ia
Iogique du senso Toutefois, en raison d'un pouvoir de contrôle social rémanant, il se joue
dans I'Occident, Ia farce générale, d'une continuité chrétienne : Ia science (sociologie de Ia
religion) feint de ne rien voir ; tout comme les hiérarchies qui commandent et croient, et
les "croyants qui les suivent docilement. En vérité on n' observe que le murmure et Ies
vicissitudes d'un véritable supermarché religieux. Rares sont ceux qui aujourd'hui ne
prennent pas une bouchée de chaque religion et qui ne font leur petite cuisine personelle.
[8]

3. Comment Ia science s'est-elle logiquement mise à I'abri des idéologies
Pourquoi à cette hauteur des événements, au bout de tant de peines et
d'humiliations, semble-t-il que personne ne se bouge, et que I'on n'entende rien des
préparatifs pour l'inexorable affrontement contre, ce que l'Histoire a rendu oppressif, Ia
Science ? Mais seulement des plaintes et des gémissements ... et Ia pensée unique régnant.
Pourquoi donc ?

Cela vient, selon notre jugement, de Ia ruse propre à Ia logique de Ia différence
qui, en ne soustrayant que le néant (un zéro) [9] - et avec cela I'mcalculable - totalise par
convention le monde, le confinant aux limites d'un échiquier et peut ainsi jouer
combinatoirement de tous les côtés. Pour désorienter les plus naifs, ces bouffons-du-marché
proc1ament fiérement Ia fin de l'histoire comme si l'on pouvait empêcher quelque jour
l'insurrection du contingent, en empilant des présents les uns sur les autres.
Pour nous assurer que nous sommes tous du même côté, il suffit de remarquer à
quoi se résume le contentieux idéologique de Ia modernité : Ia science n'est jamais remise
en cause; elle demeure toujours impensée, à l'abri de toute suspicion.

Il n'y a personne qui se mette contre Ia science, à droite, au centre, à gauche, ou
dans n'importe quelle de leurs combinaisons, y compris les plus hétéroclites. qui serait
disposé à renoncer aux automobiles, voyages en avion, ordinateurs personnels, CDs, fours
micro-ondes, et si besoin, aux examens à résonnance magnétique, aux pillules et aux deux
milles autres trouvailles de Ia technique au service de Ia science ? Le débat idéologique, au
fond, se limite juste à Ia question mineure de savoir quel doit être le sujet de Ia science :
a) Est-ce le sujet individualiste, protestant calviniste, homme de projet, héros
fordien [10] du paradigme libéral anglo-saxon (aujourd'hui on peut aussi
parler de Ia démocratie sociale) (I) ? [11]


b) Est-ce le sujet romaotique, télurique, inconseient (culturel), ou, dans sa
version plus primitive, te sujet libidinal, caraetéristiques des courants
idéologiques de droite (D) ?
c) Est-ee te sujet eolleetif, jésuistique, marxiste, soeialiste pur et dur,
eorporatiste ineorrigible, earaetéristiques des courants idéologiques de
gauche (I /D) ?
d) Finalement, dans Ia plus sournoise et réaetionnaire des attitudes, ce ne serait
aueuo sujet, comme c'est te propre bureaucraties et des curies romaines, qui
ne s'intéressent à aueun sujet, ni que ce soit elles-mêmes. (Df2)
Figure 2 - les "options' idéologiques

Et, en y pensant bien, dans le contexte de Ia modemité (Df2), il ne pourrait
vraiment pas y avoir d'autres options ideo-Iogiques. Etant ainsi, tout, par ce que 1'0n voit,
reste déjà systématisé ou juste sur le point d' être négocié ; il ne se dit et ne se fait rien pour
ce qui est véritablement nouveau et subversif. Raison pour laquelle nous n' entendons que
des plaintes et des gémissements ...
4. Impuissance et démission des savoirs établis
C'est un fait qu'au delà des idéologies existent les supposés savoirs: depuis
longtemps les eourants philosophiques et théologiques émergent et s'entrecroisent, et
I' on n' en connait pas un seul qui se dispense de Ia prétention de comprendre Ia scienee.

II y ales philosophies transeendantales (Descartes, Kant/Fitehe, Husserl [12]),
qui vinrent justement pour cela, cependant, elles se limitérent à Ia question des conditions
de possibilité de Ia science. Par conséquent, elles demeurent dans l'incapacité de lui faire
une critique de contenu et de lui attribuer un sens, qu'il soit métaphysique, ou bien
simplement social. Les philosophies dialeetiques (Hegel, Marx) prétendirent le faire, mais
logiquement elles échouérent, dans Ia mesure ou Ia dialectique est une logique plus
élémentaire ou subsumée par Ia logique qui gouveme Ia science - Ia logique c1assique ou
du tiers exc1u [13]. Les philosophies pragmatistes et positivistes (positivistes et néopositivistes,
y compris eelle du premier et du deuxieme Wittgenstein), sont des modes de
penser qui capitulent a priori devant le dé-penser scientifique et ainsi ne font que le
justifier. En demier heu, les philosophies tragiques ou poétiques, logico-différentielles
(de Pascal à Deleuze, en passant par Kierkegaard, Nietzsche et Heidegger), parviennent à
peine à gigoter devant le pouvoir eastrateur de Ia science ; à Ia fin, elles laissent Ia
problématique humaine telle quelle, réduite à une confrontation entre le tragique détroné et
le eyoique triomphant, afin que nous choisissions I'un d'entre eux.

Quant aux théologies, elles non plus ne parviennent pas à échapper au même
encadrement logique. Commençons par Ia seolastique, si chêre à Ia hiérarchie cathohque.
Avec son fondement logico-aristotélicien (DF), elle peut três bien être considérée comme le
grand précurseur de Ia scientificité modeme. C'est précisement ce qui, hier et aujourd'hui encore, Iui a donné Ies conditions d'entretenir de fréquents flirts avec Ia science. Mais, elle
demeure impuissante à Ia penser d'en haut, de maniére compréhensive, parce qu'elle obéit
à Ia même Iogique. Encore dans Ia mouvance du catholicisme nous avons, d'un côté, Ia
Théologie de Ia Libération, qui opte pour le sujet collectif (1/0), et de I'autre côté, le
Mouvement Charismatique, optant pour le sujet Iibidinal ou inconscient (D). La curie
romaine, attachée à Ia scolastique, n'opte pour aucun des deux,jouant selon Ia conjecture et
Ia convenance, avec I'un ou avec I'autre. A l'opposé se situe Ia théologie protestante avec
son sujet librement assujetti à Ia science, sujet de pure foi et d'extrême individualisme (I),
qui, avec une sommes de dons bien calculée, peut dormir tranquile. Tant de Ia théologie
comme de Ia philosophie traditionnelle, qui s'accomodent de leur servitude volontaire
envers Ia science, il y a peu à espérer.

N'y aurait-il pas une troisiéme issue, Ia psychanalyse ? ! Mais elle se perd dans
les ambiguités, dont par ailleurs, elle se sert tant elle-même. Depuis Freud elle se prétend
science, mais refuse de se soumettre à ses canons de preuves. Encore, symptômatiquement,
insiste-t-elle à nier ses relations avec Ia philosophie. Elle fait une critique dévastatrice de Ia
religion et, cependant, aprés l'épreuve du temps, combien lui ressemble-t-elle dans son goüt
pour Ia hiérarchie et sa recherche obsessive du monopole des interprétations! La
psychanalyse n'est pas une issue en soi parce qu'elle aussi est fille de l'âge de Ia science.
Sur ces entrefaites, on doit reconnaitre que sans elle nous serions difficilement arrivé à Ia
compréhension du rigoureux carré des différentes logiques [14] dans lequel elle occupe un
coin (D), qui pour être, simultanément, le plus obscure et le dernier dévoilé, vaut pour soi et
aussi dans une bonne mesure pour ce qu'il révéle de tout I'ensemble. [15]
Toutefois, en y pensant bien, que pourrait-on attendre de plus de celui qui
aujourd'hui met le monde de côté et se propose, enfermé dans son cercle intime,
contigentement, de s'attacher seulement au bien dire? ! A quelques importantes exeptions
prés, bien sür.


Notes:
1. Provocações do pensar, entrevue d' André Green pour le Jornal do Brasil, Idées,
19 octobre 1996.
2. Sans doute, une seconde vague d'universalisation de Ia culture rationaliste
modeme d'origine anglo-saxonne, que, suivant Ia sociologie allemande, nous
appellerions phase civilisatrice ; Ia premiêre vague serait celle qui va de I'époque
des découvertes jusqu'au colonialisme du Xl'Xéme siécle. Il n'est pas déplacé de
faire le paralléle avec Ia cuIture grecque classique qui serait également passé par
deux phases ; Ia premiêre : l'hellénisation alexandrine, et Ia deuxiéme véhiculée
par I' expansion de I' empire romain.
3. L. S.e. de Sampaio, Nocões de Antrhopo-logia, Rio de Janeiro, DAB, 1996.
4. Un pense r seulement différentiel comporte les états suivants : le vrai, le faux et,
un troisiéme, l'indéfini. Si ce demier est compris comme étant le vrai et le faux en
même temps, c'est-à-dire, comme le paradoxal, sa négation étant de cette façon le
vrai, nous avons alors Ia version paraconsistante de Ia logique de Ia différence.
7
L' indéterminé représentant, le ni vrai-ni faux, aura le faux pour négation, et nous
aurons alors Ia version paracompléte ou intuitionniste de Ia logique de Ia
différence. La logique classique ou aristotélicienne est une logique plus restreinte
que Ia logique de Ia différence, qui ne contient que les états vrai et faux, ignorant,
donc, Ia valeur indéfinie ; d'oú notre préférence pour l'appellation de logique du
tiers excluo La suppression de l'état indéfini se fait à partir d'une premiere
différentiation, Ia transformant conventionnellement en une totalité par manque
de considération envers son extériorité, et Iui imposant alors, de l'intérieur, une
seconde différence ; d'oú I'appellation de Iogique de Ia double différence. Voir
L.S.C. de Sampaio, Nocões elementares de lógica - Compacto, Rio de Janeiro,
ICN, 1988.
5. Les serviteurs privilégiés de Ia culture de I'Identité ou culture du Dieu Unique
furent ceux qui vociférérent contre Ies différences - les prophêtes ; dans Ia culture
de Ia Différence ou culture prométhéenne, fürent grands ceux qui, de leur propre
distance constitutive, questionnérent I'un - Ies philosophes ; dans Ia culture
chrétienne trinitaire, Ia primauté revint aux artisans de Ia synthése de l'identité
(judaique) et de Ia différence (grecque) - aux théologiens (patristiques) ;
finalement dans Ia culture occidentale modeme, sont déterminants ceux qui
mesurent et calculent le monde, dévoilent des symétries et leur brisure - les
scientifiques.
6. li y a une profonde incompatibilité entre Ia mécanique quantique de caractére
linéaire et Ia relativité générale essentiellement non linéaire. La non-linéarité
découle du fait qu'ici les médiateurs de force n'opêrent pas seulement sur des
"charges mais aussi sur eux-mêmes.
7. La sexualité animale est bipolaire - mâIe et femelle. Avec I'introduction de Ia
différence clanique, on obtient 2x2 différences, espace Iogique pour que
s'impose, d'un côté, Ia prohibition de I'inceste, de l'autre I'exogamie. Dans une
structure quadripolaire nous pouvons définir.íex-ante, I'atome de parenté - pére, ~
mére, fils et fille - ou logiquement équivalent, comme l'a proposé Levi-Strauss,
ex-post - pere, mére, fils, et oncle matemel.
8. La religion de Ia modemité, comme dans toutes Ies cultures, est Ie produit de Ia
sacralisation de sa propre logique, en l' occurence, de Ia logique classique ou du
tiers excluo Raison pour laqueIle elle est polythéiste, à sa maniêre, comme sim pie
combinatoire à partir d'un ensemble déjà donné de dieux et de religions.
9. Achaque logique est associé un opérateur caractéristique, qui est un mode formei
d'être actif. Selon un procédé consacré par Ia mécanique quanti que , à chaque
opérateur sont associés des nombres, dits valeurs propres de I' opérateur. Ceux-ci
indiquent formellement ce qui est produit : en l'occurence, des valeurs de vérité.
Ainsi, à Ia Iogique classique sont associés les nombres -1 et 1, correspondant aux
valeurs 'faux" et "vra( ; à Ia logique de Ia simple différence sont associés Ies
nombres 1,-1,0, correspondant aux vaIeurs "vrai", "faux", et "indéterminé. Ce
demier pouvant représenter Ie surdéterminé ou paradoxal, le "vrai et faux" dans Ia
variante paraconsistante de Ia Iogique de Ia différence ou, le surdéterminé, Ie "ni
vrai-ni faux, dans Ia variante paracomplête de Ia même Iogique.
10. La référence ici est le directeur cinématographique John Ford dont les filmes
montraient fréquemment Ia présence d'un héros solitaire, apparaissant toujours
8
pour rétablir l'ordre dans le "systeme aeeidentellement pertubé, et qui, dés qu'il y
parvenait, repartait eomme il était arrivé.
11. Les expressions I,D,IIO, ete... sont juste une taquigraphie, une symbologie
mnémonique pour désigner les diverses logiques de Ia tradition. Il existerait deux
logiques fondamentales : I(logique transeendantale ou de l'identité) et D(logique
de Ia différenee), les autres logiques seraient dérivées de celles-ci à travers
l'opération de synthése dialeetique généralisée, symbolisée par 'T, Nous aurions
alors, I1D (logique dialeetique), DIO=Df2 (logique classique), IID/D= I1DJ2
(logique hyperdialeetique ou quinquitaire), ete ... Dans Ia sphêre mondaine, eette
demiére est eonsidérée par nous Ia logique propre et exclusive de I'être humain.
Pour plus de détaiIs, voir de L.S.c. de Sampaio, Ies Nocões de antropo-logia, Rio
de Janeiro, UAB, 1996. (manuserit) Il est utile de signaIer que eet article a été
élaboré pour être lu indépendemment de ees référenees taquigraphiques. Elles
sont là, paree que nous eroyons que, du moment ou on ne Ies eraint pas, on doit
pouvoir s'en servir eomme d'un soutien didactique sim pIe et adéquat.
12. Dans Ia Crise des seienees européennes et Ia phénoménologie transeendantale,
Husserl perçoit le gâehis qui vient d'être fait par l'objectivisme scientifique
devenu autonome. Il croit que Ia science peut être gouvemée par une philosophie
logico-transcendantale. Cependant, eomment une logique subsumée (I) peut-elle
prétendre gouvemer Ia logique qui Ia subsume (DJ2) ? (Df2)=(D)/(I)/(D)
13. La logique classique ou de Ia double différence est Ia synthése de Ia Iogique de Ia
différenee D et de Ia Iogique diaIectique IID, raison pour laquelIe elle Ia subsume.
Avee les symboIes: (D)/(IID)=Df2. L'être comme totalité visée par Ia logique
diaIectique est, en partie, hérité par Ia Iogique classique, qui se constitue ainsi en
anaIytique des universalités ou totalités conventionnelles. Voir à ce sujet, de
L.S.c. de Sampaio, Dialética trinitaria versus hiperdiaIétiea quinquitaria, Rio de
Janeiro, ICN, 1995.
]4. Le rigoureux carré des différentes Iogiques :
IID Df2 J:... )'Zi'-' GQvY.) (,
I I
I I
I D
15. Pour ce qui eonceme I' essentielle compromission avee Ia logique de Ia différenee
D (logique de I' autre), Ia "psychanalyse réelle souffre des mêmes tensions que Ies
idéologies et les savoirs de Ia modernité : Ia psychologie-ego américaine tend vers
I; Ia profonde psyehologie jungéenne, vers 110; Ia IPA, naturellement, vers DJ2,
et Lacan, par souci de cohérence, s'ancre dans D, logique du signifiant, du nontout.

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